Espagne/Maroc

ENSEMBLE, ET MALGRÉ LA BARRIÈRE PHYSIQUE ET CULTURELLE QUI LES SÉPARE, IRENE ET YOUSSEF ONT DÉCIDÉ DE CO-RÉALISER DES COURTS DOCUMENTAIRES SUR LES CONSÉQUENCES HUMAINES DU MUR SÉPARANT L'ESPAGNE ET LE MAROC, AUX ALENTOURS DE CEUTA.

Irene Gutiérrez (Espagne)

  • Âge 37
  • Sexe Féminin
  • Nationalité Espagnole
  • Lieu Ceuta
  • Langues Espagnol, anglais, français

"Je suis née et j'ai grandi à Ceuta, une ville à la frontière entre le Maroc et l'Espagne. J'en suis partie très jeune, puis y suis retournée 15 ans plus tard, alors que la barrière de la frontière avait été construite. A cette époque, de nouveaux résidents étaient arrivés. Il s'agissait de nouveaux immigrants, incompris, temporairement isolés dans des centres de détention, au sein desquels leur citoyenneté avait été neutralisée. Ces gens ne comprenaient pas pourquoi Ceuta n'était pas l'Europe dont on leur avait parlé. Pour moi, l'intérêt du projet Connected Walls, c'est de pouvoir recueillir une expérience mutuelle, des deux côtés de la frontière. Parce que cet espace physique, marqué par la barrière de la frontière, est aussi une entité invisible qui a émergé dans l'esprit des gens qui vivent avec elle."

Date de Construction

1995


Longueur

8 km autour de Ceuta


Personnel Local

Guardia civil et Armée marocaine


Matériaux Utilisés

Grillage, fil de fer barbelé


Population Concernée

Espagnols, Marocains et migrants subsahariens

Espagne/Maroc

Depuis respectivement 1497 et 1668, Melilla, un territoire de 12,3 km2, et Ceuta, d'une superficie de 19 km2, constituent les enclaves espagnoles de la côte marocaine. Ces villes frontalières sont, d'un point de vue politique, considérées comme des villes européennes, alors même que leurs activités économiques sont orientées vers le Maroc. Pour de nombreux Marocains, la présence espagnole en Afrique du Nord est considérée comme un accident de l'Histoire. Plusieurs organisations, comme l'Union africaine ou la Ligue arabe, ne reconnaissent pas la souveraineté espagnole sur ces deux enclaves. En 1985, l'Espagne et plusieurs pays de l'UE signèrent les accords de Schengen, qui créèrent une "zone" au sein de laquelle les citoyens de ces pays pouvaient se déplacer librement, et renforcèrent dans le même temps les contrôles de sécurité sur les personnes venant de l'extérieur. C'est ainsi que Ceuta et Melilla devinrent les frontières de l'Europe sur le continent africain.

Au milieu des années 1990, en raison du nombre sans cesse croissant de migrants tentant d'entrer en Europe, des barrières grillagées furent érigées autour de Ceuta et Melilla. Principalement financées par l'Union européenne, ces barrières ont pour principal objectif de protéger le continent européen de l'immigration subsaharienne. Malgré les 6 mètres de haut de ces barrières haute technologie, les immigrants ont trouvé des solutions pour les escalader et les traverser. En mai 2014 à Melilla, le Maroc a également franchi le pas et décidé de construire sa propre barrière, haute de 5 mètres et surmontée de barbelés.

Youssef Drissi (Maroc)

  • Âge 38
  • Sexe Masculin
  • Nationalité Marocaine
  • Lieu Marrakech
  • Langues Arabe, espagnol, français, anglais

"Le projet Connected Walls m'intéresse car la frontière constitue un phénomène complexe, souvent abordé d'un seul point de vue, d'un seul côté de la frontière. Je suis né au Maroc, et ma vie a toujours eu à voir avec le passage des frontières et le déracinement. Selon moi, le cinéma est le meilleur moyen d'appréhender la frontière, car il donnera la possibilité à l'internaute d'aborder l'expérience de la frontière et toute sa complexité ".